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Borel, Pétrus - écrivain.

Publié le 28/04/2013

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Borel, Pétrus - écrivain. 1 PRÉSENTATION Borel, Pétrus (1809-1859), poète français marginal qui incarne, par une tendance à l'humour macabre et une expression parfois chaotique, un des aspects du romantisme noir. 2 UNE FIGURE DU POÈTE MAUDIT Né à Lyon dans une famille d'émigrés désargentée, Joseph Pierre Borel d'Hauterive, dit Pétrus Borel, s'engage d'abord dans une carrière d'architecte, mais l'exubérance de ses innovations au style moyenâgeux est mal accueillie. Il s'essaie alors à la peinture et se lie d'amitié avec le peintre Eugène Devéria. Il se tourne ensuite vers le journalisme et forme, avec notamment Théophile Gautier et Gérard de Nerval, le « petit cénacle «. Ce groupe, lié au mouvement Jeune-France, réunissait alors de jeunes adeptes du romantisme qui se distinguaient par leur excentricité et par certains coups d'éclat, comme la célèbre bataille d' Hernani (1830). S'étant fait appeler le Lycanthrope, c'est-à-dire « l'homme-loup «, Pétrus Borel publie, à l'âge de vingt-trois ans, sa première oeuvre, un recueil de poèmes intitulé Rhapsodies (1832) puis, l'année suivante, fait paraître Champavert, contes immoraux (1833). Dans ces ouvrages, il peut donner libre cours à l'expression virulente de sa révolte à l'encontre de l'ordre établi, qu'il soit esthétique, moral ou social. N'ayant pas rencontré le succès et devenu de plus en plus misanthrope, Borel se replie un temps dans le calme de la campagne champenoise. Après diverses activités journalistiques et littéraires - dont une belle traduction de Robinson Crusoé de Defoe (1836)-, Borel publie ce qui sera sa dernière oeuvre importante, Madame Putiphar (1839), laquelle ne lui apporte pas la reconnaissance attendue. Contraint, pour survivre, de revenir au journalisme à partir de 1840, il finit par émigrer en Algérie, où Théophile Gautier lui a obtenu une place d'inspecteur à la colonisation (1846), mission qu'il mène pendant dix ans avant d'être destitué. Il meurt le 14 juillet 1859, des suites d'une insolation, alors qu'il travaillait la terre dans sa propriété algérienne, propriété qu'il avait pompeusement baptisée Haute-Pensée. 3 AUX LIMITES DE LA LITTÉRATURE Même s'il sacrifie à certains clichés du romantisme, Pétrus Borel revendique, dans ses écrits poétiques et romanesques, une rupture parfois déconcertante avec toute tradition littéraire. Les poèmes rassemblés dans Rhapsodies (1832) -- « Désespoir «, « Isolement « ou « Hymne au soleil « -- sont souvent marqués par la tentation du suicide. Comparant son « chant « à de la bave ou aux scories du métal en fusion, Borel adopte un mode d'expression désordonné et une orthographe parfois fantaisiste. Les six longs contes de Champavert (1833), de veine macabre et fantastique, semblent destinés à choquer la bienséance d'une bourgeoisie que Borel n'a jamais ménagée. Meurtres, viols, cadavres exhumés sont évoqués avec un certain cynisme, en particulier dans le dernier conte, où l'auteur imagine une machine payante garantissant un suicide sûr et agréable. Madame Putiphar (1839), enfin, appartient à ce que Charles Nodier a appelé la « littérature frénétique «. Cette transposition débridée et fantasmatique de l'histoire de Madame de Pompadour constitue, par sa cruauté et ses décors sinistres, l'un des derniers romans noirs du siècle. Restée marginale, l'oeuvre de Borel a toutefois été saluée par Baudelaire puis, plus tard, par les surréalistes, pour son caractère singulier et subversif. Voir Poésie ; Roman. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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