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Biographie de Michel de Montaigne

Publié le 13/04/2011

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Biographie de Michel de Montaigne

Michel de Montaigne est né le 28 février 1533 dans le château de Montaigne, en Dordogne. Il est le fils de riches négociants gascons anoblis récemment. Son père, Pierre Eyquem de Montaigne, humaniste, ouvert aux idées nouvelles a pour ambition d’élever son âme en toute douceur et liberté, mourut en 1568, âgé de 72 ans, d’une maladie de pierre à la vessie qu’il devait connaître plus tard. Sa mère, Antoinette de Louppes était descendante de courtiers juifs proscrit du Portugal ou de Tolède nommés Lopez, en 1498

Il eut comme frères Thomas, seigneur de Beauregart et d’Arsac, Pierre, seigneur de la Brousse et Bertrand de Montaigne. Il eut trois soeurs : Jane, épouse du seigneur de Lestona, Léonor de Montaigne dont il fut le parrain, ayant lui-même alors 19 ans, et Marie de Montaigne. 

Jusqu’à 3 ans, il partage l’humble condition de bûcheron afin de le préserver des préjugés de caste. De 4 à 6 ans, le jeune Montaigne est élevé par un précepteur allemand qui lui enseigne le latin dès le plus jeune âge : le latin s’impose comme sa langue originelle et maternelle. Pensionnaire à six ans au collège de Guyenne à Bordeaux, il fit ensuite des études de droit à Toulouse. Il a les meilleurs maîtres et assimile brillamment l’enseignement humaniste qui y est dispensé. 

Il est nommé conseiller à la Cour des Aides de Périgueux en 1554, puis au parlement de Bordeaux en 1557 jusqu’en 1570. Montaigne y rencontre Étienne de La Boétie dont il avait déjà pu estimer le Contr’un ou Discours de la servitude volontaire et qui sera son ami jusqu’à la mort de celui-ci en août 1763 à l’âge de 33 ans. La magistrature ne le passionnant guère, il cherche à faire évoluer sa situation, montant à Paris à deux reprises en 1559 et 1561 pour élargir ses relations. Il échoue et n’insiste pas, son indolence naturelle reprenant le dessus. Il participe au siège de Rouen en 1562, par lequel les armées royales reprennent la ville aux protestants. 

Il épousa en 1565, à 32 ans, Françoise de la Chassaigne, de 11 ans plus jeune que lui, fille d’un parlementaire bordelais. 

En juin 1568, son père meurt. Il hérite de son nom et de son patrimoine. Respectant son souhait, il publie une traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebond, théologien espagnol. L’échec de sa candidature pour être promu à la grande chambre (14 nov. 1569) accélère sa décision : se détacher de l’administration, avoir du temps pour lui et se contenter de gérer les terres familiales. Il décide alors de s’éloigner de la vie publique et fait aménager, dans une tour de son château, sa « librairie » (c’est-à-dire sa bibliothèque) contenant tous ses livres ainsi que ceux que La Boétie lui a légués. Montaigne a fait publier à Paris les écrits de La Boétie avant de se retirer dans sa « librairie ». 

En 1570, son premier enfant, une fille nommée Thoinette, naquit et mourut à l’âge de deux mois. Il vend sa charge de conseiller en septembre et prend sa retraite. En 1571, il fut décoré par Henri III en 1571 de l’ordre de Saint-Michel et nommé Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi ; il naquit également Léonor. En 1572, il commence la rédaction des Essais. 

En 1573, une troisième fille, Anne, ne vécut que sept semaines. 

En 1574, deux ans après la St-Barthélémy, Montaigne fait devant le Parlement de Bordeaux un discours remarqué Faisons confiance à ce Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi pour éviter la violence et établir l’ordre par la seule force de sa parole et de sa pensée. cette même année, naquit une quatrième fille, en 1574, qui ne vécut que trois mois. 

En 1577, il fut nommé par Henri de Bourbon, roi de Navarre et futur Henri IV, Gentilhomme de sa Chambre, et une cinquième fille naquit mais mourut un mois après. 

En 1578, une maladie de la vessie, des calculs, comme son père, se déclare et il entreprend un long voyage de treize mois en Italie (1580) à travers la Suisse et l’Allemagne, la Lorraine, dans le but de se soigner aux eaux thermales de ces pays. Le Journal de Voyage qu’il en a laissé est inspiré par la situation religieuse dans ces pays protestants ou de confession mixte. Il sera retrouvé et édité en 1774

Henri III le fait chevalier de l’ordre du Saint-Esprit en 1579

Il publie les deux premiers livres des Essais en juin 1580

C’est à Lucques en octobre 1581 pendant l’un de ses voyages qu’il apprend qu’il est élu maire de Bordeaux, siège qu’occupa aussi son père. En novembre, une lettre du roi confirme sa nomination. 

Pendant deux ans, Montaigne gère une ville catholique à tendance ligueuse, enclose dans la Guyenne, dont le roi de Navarre, protestant, est le gouverneur, tandis que le maréchal de Matignon, lieutenant général du roi de France, en dirige les armées contre les protestants. Diplomatie complexe pour qui veut sauver les fidélités féodales et l’ordre public. 

Née en 1583, Marie, son sixième enfant, ne vécut que quelques jours. Il est réélu maire en juillet 1583. Le second mandat est beaucoup plus âpre. Montaigne doit gérer une région sous dépendance de la couronne de France, mais aussi foyer d’agitations permanentes de la Ligue et objet de convoitise de son ami le roi de Navarre. Il parvient à maintenir l’ordre et apaiser les esprits. Le 19 décembre 1584, c’est la première visite d’Henri IV à Michel Eyquem de Montaigne.Alors que son mandat s’achève en 1585, un autre fléau frappe la ville : la peste qui fait des ravages (17000 morts). Il fuit son château, abandonne sa charge de maire, ''s’abstient'' de présider l’élection de son successeur. Il retourne sur ses terres en 1585

Il est en 1587 le médiateur d’Henri de Navarre auprès d’Henri III pour tenter de négocier la paix. 

Catherine de Médicis l’appelle aux conférences de Saint-Brice ; Henri de Navarre loge chez lui le soir de la victoire de Coutras, le 23 octobre 1587

En 1588 sur ordre indirect d’Henry de Guise, Montaigne sera embastillé à Paris par la Ligue et libéré le même jour sur celui de la Reine mère Catherine. La goutte le fait souffrir de la goutte. Il termine le troisième livre des Essais, agrémenté de six cents additions aux deux premiers. Il rencontre Marie de Gournay qu’il appellera sa « fille d’alliance » et qui se chargera de l’édition posthume des Essais (1595). 

En 1590, Henri IV lui offrait encore une place de conseiller auprès de lui. Il refusera de le rejoindre dans ses campagnes militaires, et passera les deux dernières années de sa vie malade et sédentaire. 

Montaigne mourut à Montaigne le 13 septembre 1592, à 59 ans et demi ; son coeur fut mis en l’Église St-Michel et son corps enterré à L’Église des Feuillants à Bordeaux. Son oeuvre lui survécut. 

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