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Bérénice - Monologue De Titus - RACINE

Publié le 11/09/2006

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racine

Jean Racine est un écrivain français du XVIIème siècle appartenant au classicisme. Il a écrit Bérénice en 1670. Nous allons analyser un passage de cette œuvre. Dans ce monologue, Titus appréhende la venue de Bérénice, pour lui expliquer le choix qu’il a dû prendre. Tout d’abord, nous allons voir que dans sa réflexion l’amour est prioritaire puis que le pouvoir prend le dessus, et nous étudierons la faiblesse du personnage.

 

Au début de ce monologue, Titus rend l’amour prioritaire, du v.987 au v.1013. Mais il doute de sa décision, on peut le voir avec de nombreuses questions rhétoriques. Il se dit que Rome ne lui a rien imposé, du v.1008 au v.1012, et qu’il ne va pas renvoyer Bérénice tout en étant empereur. On voit au v.999 qu’il va contre sa nature « Je viens percer un cœur que j’adore, qui m’aime «, ce qui renforce le côté masochiste du personnage. Le champ lexical de l’amour est bien présent dans ce passage, « cœur, charmes, adorer, aimer « et montre que Titus est tout de même amoureux de Bérénice.

 

Mais cet amour est détruit pas « Titus, ouvre les yeux « au v.1013, il y a une césure, qui montre le retournement de situation et renforce le côté brutale. Il se tourne vers le passé en citant des références historiques. On a l’impression qu’il s’est présenté un rêve pour mieux le détruire. Au v.1023 « Faut-il donc tant de fois de le faire redire «, il renonce à Bérénice, c’est sa raison qui le convainc de faire ce choix. Au v.1024 il utilise le terme « lâche «, qui signifie que la solution de garder Bérénice, serait une solution lâche. Il a besoin de l’honneur d’être empereur et cela passe avant tout, v.1039 « Ne tardons plus. Faisons ce que l’honneur exige «. Il veut devenir un grand homme, v.1027-1028, et Bérénice passe au second plan.

 

Titus à l’image d’un personnage faible, il n’est jamais sûr de lui. Il se pose beaucoup de questions rhétoriques car il doute toujours, v.987 « Titus que viens-tu faire ? «,  v.989 «  T’es-tu bien consulté ? «. Dans toute l’œuvre, sa grande question reste : « l’amour ou le pouvoir ? «. Le v.988 « Où viens-tu, téméraire ? «, prouve qu’il se torture. Au v.990, il y a une antithèse entre « cœur « et «  cruauté «, ainsi qu’au v.995 « ses yeux armés «. Titus est faible, il étudie la venue de Bérénice. On a l’impression qu’il se prépare à jouer un rôle, qu’il prépare son texte.

 

Titus est bien un personnage tragique. Il est confronté à un dilemme, il n’a pas d’autre issus que de faire un choix, qui est par ailleurs particulièrement difficile car il doit choisir entre l’amour et le pouvoir. Il ne peut avoir les deux car Rome ne voudrait pas d’une reine étrangère, v.1008 « Rome ne voudra point l’avouer pour Romaine «. Titus est seul, il se parle à lui-même, ce monologue donne force et ampleur à la tragédie et permet au spectateur de mieux comprendre Titus. «  J’avance des malheurs que je puis reculer « au v.1006, renforce la fatalité.

 

Dans ce monologue, Titus est face à un dilemme, et se demande que faire. Il privilégie tout d’abord l’amour mais très vite le pouvoir prend le dessus. Ce personnage est faible et sa situation renforce le tragique de l’œuvre. Nous pouvons donc retenir que le devoir de l’état impose le sacrifice de soi et de ses propres volontés.

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