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Article de presse: Valéry Giscard d'Estaing, du château au palais

Publié le 22/02/2012

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19 mai 1974 - Valéry Giscard d'Estaing accède à la plus haute charge de l'Etat à l'âge de quarante-huit ans. Il a fait vite. Très vite. Né le 2 février 1926 à Coblence (son père occupait le poste de directeur des finances au haut commissariat de France en Rhénanie), ce jeune président de la République a bénéficié, dès sa venue au monde, de quelques-uns de ces atouts qui, s'ils ne suffisent pas à déterminer les carrières exceptionnelles, les favorisent singulièrement. La lignée dont il descend recèle nombre d'hommes politiques, de grands commis de l'Etat ou de gens de cour : un grand-père parlementaire, Jacques Bardoux; un arrière-grand-père, Agénor Bardoux, non seulement parlementaire, mais membre du gouvernement sous Mac-Mahon (il fut ministre de l'instruction publique de 1877 à 1879); des sénateurs sous les régimes précédents, des pairs de France sous l'Empire et même un royal ancêtre, Louis XV. Le sens de l'Etat en legs, mais aussi la richesse. Dans cette même lignée ne se comptent guère les grands maîtres d'affaires, les administrateurs de sociétés. A lui seul, son père participe aux destinées de quelques établissements comme Bergougnan, Kléber-Colombes, Thomson-Houston, il préside à celles de la Société financière pour la France et les pays d'outre-mer. La noblesse enfin. En 1922, Edmond Giscard fut autorisé, par décret, à " relever le nom de d'Estaing ", celui de l'amiral qui guerroya avec La Fayette aux Amériques et dont la Révolution trancha le col. L'appartenance véritable des actuels Giscard d'Estaing à la descendance de l'amiral fut maintes fois contestée par des adversaires politiques de la famille, ou des généalogistes pointilleux. Ce qui n'est pas douteux, c'est, en tout cas, le goût des titres de noblesse dans cette famille : ce père qui releva le nom et la particule; ces trois filles-soeurs de Valéry-toutes devenues comtesses par leur mariage; ces brus enfin : Marie-Hélène, fille du comte Pierre de Montrichard, épouse d'Olivier Giscard d'Estaing, et Anne-Aymone, fille du comte-mort en déportation-et de la comtesse de Brantès (née princesse Aymonde de Faucigny-Lucinge), épouse de Valéry Giscard d'Estaing. Participer aux choses La fortune, le nom, le sens des affaires de l'Etat : belle corbeille de baptême. Elle ne sera pas gaspillée. L'enfance sera celle d'un fils de famille doué et riche : entre l'Auvergne-on a regagné le château de Varvasse, à Chanonat après le séjour en Allemagne-et Paris. Sans doute " travaillait-il bien à l'école ". Pour être bachelier à quinze ans, et, qui plus est, doublement bachelier, puisque le jeune Valéry cueillera les titres " philo " et " mathélem. ". Mais ce bac, c'est déjà un bac de guerre. D'Occupation du moins. L'Europe est en transe. La France est occupée, et le petit garçon qui avait peur de la nuit se retrouve, à dix-sept ans, résistant dans Paris soumis aux Allemands. Par jeu d'adolescent, par révolte patriotique sans doute, mais aussi par goût de ce qu'il nomme " participer aux choses ", mais surtout pour administrer à soi-même l'épreuve du risque dominé et du courage que l'on n'était pas sûr de posséder. Il prend part à la libération de Paris, il est dans la marée humaine du 26 août 1944 sur les Champs-Elysées. Un an plus tard, le 14 juillet 1945, il est à nouveau sur l'avenue triomphale : il défile dans son char. Il avait entre-temps rejoint la première armée française et combattu en Allemagne et en Autriche, poursuivant ainsi l'épreuve de son caractère. 1946, la guerre est finie, il faut retrouver les habitudes : celles du bon élève, et c'est l'entrée à Polytechnique, puis, en 1949, l'entrée-sur titre-à l'Ecole nationale d'administration, avec, entre les deux, un voyage en Amérique du Nord. En 1952, à l'âge de vingt-six ans, voici donc un adjoint à l'inspection des finances qui a un joli nom, une famille puissante (il vient d'épouser Anne-Aymone de Brantès, petite-fille de Henri Schneider), une expérience guerrière, un caractère déjà un peu trempé et quelques parchemins de valeur. Reste la vie, ces " choses " auxquelles il faut " participer ", et-pourquoi pas?-le pouvoir, qu'il faut conquérir. C'est l'entrée en politique. La politique, pour le jeune Valéry Giscard d'Estaing, c'est moins le grand jeu des idées que la domination des faits. Qui domine et qui gouverne à cette époque? Un petit nombre d'hommes. Parmi ceux-ci, Edgar Faure est considéré comme une valeur sûre. C'est, en tout cas, par ce dernier que l'inspecteur des finances Giscard d'Estaing se fait remarquer en 1955. Le président du conseil fait de lui son directeur adjoint de cabinet. L'onction du suffrage universel est sollicitée l'année suivante, lors des élections législatives : le grand-père, Jacques Bardoux, abandonnera-sans trop de hâte il est vrai-au petit-fils le siège de député du Puy-de-Dôme. Aux finances Dans l'hémicycle, c'est un député qui, prudemment, observe les règles du noviciat. Il se fait remarquer, mais juste ce qu'il faut et juste de qui il faut. En l'occurrence, cette fois, d'Antoine Pinay. Celui-ci le distingue si bien qu'il fait de lui en 1957 un secrétaire d'Etat aux finances dans un gouvernement qui ne reçoit pas l'investiture de l'Assemblée nationale. Les députés qui, ce 18 octobre 1957, ont refusé de faire du maire de Saint-Chamond le président du conseil, ont, du même coup, évité à Valéry Giscard d'Estaing d'être un peu ce que l'on nommera plus tard " un homme de la IVe ". Signalé service, quand on sait l'usage qui sera fait de ce qualificatif. C'est bien, il est vrai, la République fondée par le général de Gaulle qui va donner son premier titre gouvernemental, et son essor, à l'héritier de la famille Giscard. C'est bien dans cette République qu'il va faire carrière. Désormais, il y a le gaullisme et " l'oeuvre de rénovation " qu'il a engagée. Le député du Puy-de-Dôme a adhéré à celle-ci. Valéry Giscard d'Estaing devient secrétaire d'Etat auprès d'Antoine Pinay en janvier 1959 dans le cabinet Debré, le premier de la Ve République. A moins de trente-trois ans, il est le plus jeune ministre du gouvernement, et son directeur de cabinet, de quatre ans son aîné, est déjà Michel Poniatowski. Quand Antoine Pinay, en désaccord avec le général de Gaulle, se retirera de l'équipe, en janvier 1960, le secrétaire d'Etat demeurera au même poste, auprès de Wilfrid Baumgartner, nouveau ministre des finances. Il se tirera d'ailleurs avec habileté de cette passe délicate. Le 19 janvier 1962, il succédera à Wilfrid Baumgartner comme ministre des finances à part entière. Le 14 avril de la même année, Georges Pompidou, qui prend la relève de Michel Debré à l'hôtel Matignon, le conserve dans son gouvernement avec le titre de ministre des finances et des affaires économiques. Il le reconduira dans cette fonction le 6 décembre de la même année : Valéry Giscard d'Estaing est Rue de Rivoli le 2 janvier 1959. Il y demeurera jusqu'au 6 janvier 1966. Parallèlement, il a renforcé son implantation locale : réélu député du Puy-de-Dôme, sans difficulté, en 1958 et en 1962, il s'est fait élire, en avril 1958, comme conseiller général de Rochefort-Montagne. Il a subi un échec toutefois. Sur cette belle chaussée du pouvoir et des honneurs, une ville a refusé d'être prise : Clermont-Ferrand, lors des élections municipales de mars 1959. Valéry Giscard d'Estaing, député, conseiller général, puis secrétaire d'Etat, a tenté de devenir maire de la première cité d'Auvergne. Sévère défaite : la liste qu'il conduit est largement battue par celle de Gabriel Montpied, socialiste. Chamalières, cité de la banlieue de Clermont, se fera une joie, en septembre 1967, de se donner pour maire Valéry Giscard d'Estaing. Mais, en 1959, le drame algérien déchirait la France depuis cinq ans déjà. Dans sa majorité, le groupe des indépendants s'enflamme pour l'Algérie française et, peu à peu, s'écarte du général de Gaulle, qui a choisi une autre voie. Les amis politiques d'un côté, le chef de l'Etat et le pouvoir de l'autre : c'est peut-être ce qu'aperçoit un moment, entre 1959 et 1962, le secrétaire d'Etat aux finances. Car nul doute qu'il est favorable, tout à fait favorable, aux thèses de l'Algérie française. Les indépendants s'enfoncent dans l'impasse. Lui s'en écarte; il serre autour de lui les élus du groupe qui font passer le général avant l'Algérie. C'est à cette époque que l'on commence à parler de " giscardiens ". Après les élections législatives de 1962, un groupe parlementaire républicain indépendant sera constitué, proche mais distinct de l'UNR, amorce d'une organisation plus structurée. La disgrâce La carrière ministérielle rapide, longue déjà, subit le 8 janvier 1966 un coup d'arrêt brutal. Elaboré strictement selon les directives du président de la République en 1963, le plan de stabilisation économique est tenu pour responsable de la mise en ballottage du général de Gaulle le 5 décembre 1965. Un autre ministre des finances est appelé au gouvernement : Michel Debré, dont le général de Gaulle souhaitait le retour aux affaires. Valéry Giscard d'Estaing refuse le poste qu'on lui propose en remplacement, un " super-ministère " de l'équipement, et il quitte le pouvoir. Cette disgrâce, mal acceptée et même ressentie comme un affront, est pourtant, en fait, le véritable point de départ de la carrière du futur chef de l'Etat. Le mouvement est enclenché. Il va aller rondement. Dans la phase qui commence, comme dans celle qui a précédé, la réussite va dépendre d'un savant dosage de manifestations de solidarité et d'affirmations d'individualisme, d'adhésions et de refus. Après la rupture, l'organisation. Une action politique autonome réclame un parti ou un mouvement. Les bases, déjà existantes, en sont consolidées au cours de cette même année 1966 : tour de France " du dialogue et de la réflexion ", un début de vraie popularité. Mise en place des premiers clubs Perspectives et Réalités, qui doivent constituer une réserve de giscardiens compétents et modernes. " Oui, mais... " 1967. La machine tourne, l'organisation est bonne, il faut passer à l'action. Elle sera soigneusement préparée, affûtée. Elle surprend quelque peu la classe politique le 10 janvier : c'est le " oui, mais... " au général de Gaulle, prononcé au cours d'une conférence de presse, deux mois avant les élections législatives : la lèse-majesté, la révolte contre le père. Le général de Gaulle répond qu' " on ne gouverne pas avec des mais ". Il lui est répliqué qu'on ne peut " ni dialoguer ni contrôler avec seulement des oui ". Georges Pompidou, à la tribune de l'Assemblée, évoquera-citant une chanson à la mode-le temps des " cactus ". Après les élections législatives de mars 1967, la reconduction du mandat de député du Puy-de-Dôme et l'élection à la présidence de la commission des finances de l'Assemblée nationale, c'est la récidive. Le nouveau coup porté est plus fort encore, l'ancien ministre des finances, dans une déclaration devant la presse, le 17 août, stigmatise " l'exercice solitaire du pouvoir ". C'est un pas de plus dans l'escalade. A partir de ce moment, le président des républicains indépendants est la bête noire des gaullistes. Sa manière a de quoi irriter : elle consiste à porter, avec des mots, des blessures auxquelles on ne peut répondre véritablement par des sanctions politiques : le groupe des députés giscardiens, indispensable à la majorité, joue parfaitement le jeu parlementaire. Le chef du parti et le secrétaire général, Michel Poniatowski, ferraillent contre les gaullistes par leurs déclarations, mais les députés, mais les ministres républicains indépendants sont irréprochables. A aucun moment ils ne risquent la crise : ils ne sont d'ailleurs pas d'accord entre eux de longue date. " Non " C'est maintenant au chef de gouvernement plus qu'au président de la République que sont réservées les attaques de Valéry Giscard d'Estaing. Le grand tremblement de mai 68 lui donnera l'occasion de dénoncer notamment le 24 mai, " la manière dont la France est gouvernée ". Ainsi va l'escalade. Jusqu'à ce que l'occasion en vaille la peine. Jusqu'à ce qu'un nouveau pas puisse être franchi le 27 avril 1969, et de quelle façon! Ce qui est en question, à cette date, c'est non seulement une réforme régionale et un projet de suppression du Sénat, mais aussi, le chef de l'Etat a été clair sur ce point, le maintien du général de Gaulle au pouvoir. La réponse de Valéry Giscard d'Estaing est " non ", " tout compte fait avec regret mais avec certitude ". De Gaulle tombe le 27 avril; Georges Pompidou est aussitôt candidat à sa succession. Valéry Giscard d'Estaing, " centriste libéral et européen ", comme le disent ses affiches, lui apporte son soutien. Le candidat de la majorité est élu le 15 juin 1969. Le 22, la composition du gouvernement est publiée. Le député du Puy-de-Dôme redevient ministre de l'économie et des finances. Il sera reconduit à ce poste lors de chacun des changements ou des remaniements décidés par le chef de l'Etat, les 7 juillet 1972, 5 avril 1973 et 1er mars 1974. A ce stade, si l'objectif demeure le même et si les principes généraux continuent de prévaloir, la stratégie doit être adaptée. Il ne s'agit plus de harceler le pouvoir puisqu'on y participe, mais il s'agit plus que jamais, pour le parti surtout (l'homme est maintenant suffisamment connu), d'apparaître comme différent de la majorité. Alors, à chacun son rôle. Au leader, celui du grand ministre compétent serein, solidaire du gouvernement auquel il appartient, homme d'Etat. A d'autres, et en particulier à Michel Poniatowski, le travail de sape, de taille et d'estoc que l'UDR, principale victime, supporte de plus en plus mal. Jamais le ministre ne désavoue véritablement son lieutenant. C'est bien ce qui fait enrager les gaullistes quand ils entendent parler, en août 1971, de " grande fédération du centre ", à l'adresse de Jean Lecanuet, ou, en mai 1972, de " copains et de coquins ", à l'adresse de Jacques Chaban-Delmas et de ses amis. Les élections législatives de mars 1973 affaiblissent légèrement le groupe giscardien de l'Assemblée nationale, qui subit toutefois un recul sans comparaison avec celui que connaît l'UDR. L'outil demeure, prêt à servir. Depuis Noël 1972, on commence à dire que Georges Pompidou est malade. Le 2 avril 1974, la mort frappe. Le lundi 8 à midi, à Chamalières, Valéry Giscard d'Estaing annonce qu'il est candidat à la succession. La campagne sera un succès. Le candidat y rencontre la foule et celle-ci découvre un homme différent, un peu moins distant, un peu moins apprêté. Ce n'est plus l'homme aux attitudes, aux " trucs " minutieusement préparés (l'escapade dans le métro dûment filmée, l'apparition en pull-over devant les photographes, la chansonnette d'accordéon enregistrée comme par hasard et la douche torse nu devant les caméras de télévision après un match de football à Chamalières). C'est un candidat qui a su s'adapter aux nécessités d'une campagne personnelle, un peu plus humain. Il semble même prendre goût à ne plus être un technocrate et un stratège lointain, mais un homme politique presque comme les autres. NOEL-JEAN BERGEROUX Le Monde du 21 mai 1974

« sollicitée l'année suivante, lors des élections législatives : le grand-père, Jacques Bardoux, abandonnera-sans trop de hâte il estvrai-au petit-fils le siège de député du Puy-de-Dôme. Aux finances Dans l'hémicycle, c'est un député qui, prudemment, observe les règles du noviciat.

Il se fait remarquer, mais juste ce qu'il faut etjuste de qui il faut.

En l'occurrence, cette fois, d'Antoine Pinay.

Celui-ci le distingue si bien qu'il fait de lui en 1957 un secrétaired'Etat aux finances dans un gouvernement qui ne reçoit pas l'investiture de l'Assemblée nationale. Les députés qui, ce 18 octobre 1957, ont refusé de faire du maire de Saint-Chamond le président du conseil, ont, du mêmecoup, évité à Valéry Giscard d'Estaing d'être un peu ce que l'on nommera plus tard " un homme de la IVe ".

Signalé service,quand on sait l'usage qui sera fait de ce qualificatif. C'est bien, il est vrai, la République fondée par le général de Gaulle qui va donner son premier titre gouvernemental, et sonessor, à l'héritier de la famille Giscard.

C'est bien dans cette République qu'il va faire carrière. Désormais, il y a le gaullisme et " l'oeuvre de rénovation " qu'il a engagée.

Le député du Puy-de-Dôme a adhéré à celle-ci.Valéry Giscard d'Estaing devient secrétaire d'Etat auprès d'Antoine Pinay en janvier 1959 dans le cabinet Debré, le premier de laVe République.

A moins de trente-trois ans, il est le plus jeune ministre du gouvernement, et son directeur de cabinet, de quatreans son aîné, est déjà Michel Poniatowski.

Quand Antoine Pinay, en désaccord avec le général de Gaulle, se retirera de l'équipe,en janvier 1960, le secrétaire d'Etat demeurera au même poste, auprès de Wilfrid Baumgartner, nouveau ministre des finances.

Ilse tirera d'ailleurs avec habileté de cette passe délicate. Le 19 janvier 1962, il succédera à Wilfrid Baumgartner comme ministre des finances à part entière.

Le 14 avril de la mêmeannée, Georges Pompidou, qui prend la relève de Michel Debré à l'hôtel Matignon, le conserve dans son gouvernement avec letitre de ministre des finances et des affaires économiques.

Il le reconduira dans cette fonction le 6 décembre de la même année :Valéry Giscard d'Estaing est Rue de Rivoli le 2 janvier 1959.

Il y demeurera jusqu'au 6 janvier 1966. Parallèlement, il a renforcé son implantation locale : réélu député du Puy-de-Dôme, sans difficulté, en 1958 et en 1962, il s'estfait élire, en avril 1958, comme conseiller général de Rochefort-Montagne. Il a subi un échec toutefois.

Sur cette belle chaussée du pouvoir et des honneurs, une ville a refusé d'être prise : Clermont-Ferrand, lors des élections municipales de mars 1959.

Valéry Giscard d'Estaing, député, conseiller général, puis secrétaire d'Etat,a tenté de devenir maire de la première cité d'Auvergne.

Sévère défaite : la liste qu'il conduit est largement battue par celle deGabriel Montpied, socialiste.

Chamalières, cité de la banlieue de Clermont, se fera une joie, en septembre 1967, de se donnerpour maire Valéry Giscard d'Estaing. Mais, en 1959, le drame algérien déchirait la France depuis cinq ans déjà. Dans sa majorité, le groupe des indépendants s'enflamme pour l'Algérie française et, peu à peu, s'écarte du général de Gaulle,qui a choisi une autre voie. Les amis politiques d'un côté, le chef de l'Etat et le pouvoir de l'autre : c'est peut-être ce qu'aperçoit un moment, entre 1959 et1962, le secrétaire d'Etat aux finances.

Car nul doute qu'il est favorable, tout à fait favorable, aux thèses de l'Algérie française. Les indépendants s'enfoncent dans l'impasse.

Lui s'en écarte; il serre autour de lui les élus du groupe qui font passer le généralavant l'Algérie. C'est à cette époque que l'on commence à parler de " giscardiens ". Après les élections législatives de 1962, un groupe parlementaire républicain indépendant sera constitué, proche mais distinctde l'UNR, amorce d'une organisation plus structurée. La disgrâce La carrière ministérielle rapide, longue déjà, subit le 8 janvier 1966 un coup d'arrêt brutal.

Elaboré strictement selon lesdirectives du président de la République en 1963, le plan de stabilisation économique est tenu pour responsable de la mise enballottage du général de Gaulle le 5 décembre 1965.

Un autre ministre des finances est appelé au gouvernement : Michel Debré,dont le général de Gaulle souhaitait le retour aux affaires.

Valéry Giscard d'Estaing refuse le poste qu'on lui propose enremplacement, un " super-ministère " de l'équipement, et il quitte le pouvoir.. »

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