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Art de vivre ou métier de vivre ?

Publié le 14/11/2011

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Attardons nous un instant sur la recherche du bonheur qui semble sous-tendre l'art de vie. Si les philosophies antiques ont cru à une joie éternelle sur terre, le catholicisme et les philosophes modernes ont eux écartés cette idée jugée utopiste. En effet le christianisme a apporté une conception pessimiste de la vie terrienne en l'assimilant à la vie terrestre l'idée de malheurs et de souffrance, le salut et l'espérance n'existant que dans l'au delà. Plus encore, la réflexion moderne a souligné la réalité d'un bonheur transitoire, de moments de joie périodiques et non durables. Il est surtout indispensable de comprendre qu'on ne trouve la félicité qu'en ne la cherchant pas.

« (sous estimant toutefois la puissance des déterminations).

Mais comment alors pourrait-on pratiquer aujourd'hui uneesthétique de l'existence? En recréant des communautés où l'on expérimenterait de nouvelles approches de la viecomme l'ont fait le groupe des surréalistes d'André Breton ? Certes l'idée est alléchante mais semble ici ne concernerqu'une minorité de personnes. Mais privilégier l'art de vivre en présupposant que le métier de vivre est laborieux c'est aussi méconnaitre lesdifficultés imposées par ce premier mode de vie ainsi que les dérives possibles qui en découlent.

Et si finalement iln'y avait que peu de différences entre ces deux conceptions de la vie? Pourquoi parler de difficultés pour l'art de vivre? Comme toute autre technique seul un apprentissage permet d'yparvenir.

Déjà pour les eudémonistes ces pratiques étaient mises en pratique concrètement dans leur vie de tous lesjours.

Il faut se rappeler que ces écolesétaient certes des lieux d'enseignement et de recherche, mais aussi et surtout des lieux devie où les élèves apprenaient à façonner leur personnalité en maîtrisant toutes les dimensionsde leur existence et ce selon quatre pratiques principales : il y a d'abord l'entraînement où l'on trouve les pratiquesla diététique, la gymnastique, le sport, ensuite le domaine de l'ascèse comme ensemble des exercices par lesquels lesujet tente de s'éprouver lui-même : lesépreuves de purification, de concentration, les retraites.

Vient ensuite la méditation comme remémoration des faitspassés, et enfin l'examen de soi et de sa conscience, c'est-à-dire l'évaluationcomparative de ce qu'il est possible et impossible de faire.

Vivre bien n'est donc pas une partie de plaisir et n'estjamais innée.

Bien évidemment selon le milieu dans lequel évolue un enfant, il sera plus ou moins apte à conduire savie selon un tel modèle, mais le reste c'est avec de la rigueur et de l'acharnement qu'il devra le réaliser.

Ainsicomprend-on que métier de vivre et art de vivre sont plus proches qu'il n'y paraît au premier abord et peut êtremême synonymes.Mais le plus dur reste sans aucun doute de réussir à louvoyer entre les écueils, à ne pas tomber dans la mauvaiseinterprétation qu'on a pu faire de l'épicurisme : l'hédonisme et le fait de croire qu'une belle vie est une vie qui se« vautre » dans l'accumulation de plaisirs ou même une vie qui ne ferait que ce que bon lui semble.

L'exemple typede cette conception de la vie n'est autre que Calliclès dans le Gorgias de Platon.

Pour cet homme le bonheurconsiste à faire pour ce qui lui fait plaisir d'où son immoralisme certain.

Il prétend que pour satisfaire des désirs derichesse et de puissance il faut réussir à dominer les autres, or c'est cette même richesse qui provoque une inflationde désirs devenus insatiables et qui le vouent à la déception.

Ainsi ce qui oppose Socrate à Calliclès ce sont leschoix de vie du premier : une vie retirée de la politique et dévouée à la philosophie, une vie indépendante etconsacrée au bien de l'âme.Les ambiguïtés de l'art de vivre permettent-elles alors pour l'individu de revoir sa conception du métier de vivre?Certes, un métier peut être laborieux mais n'est-il pas dans le même temps l'expression d'une passion, le moyen d'unépanouissement et d'une « récompense »? Un métier organise la vie comme le ferait une machine, tandis que l'artest plus flou, plus désorganisé.

Surtout le métier de vivre est placé chronologiquement avant l'art de vivre.

En effetc'est dès l'enfance que l'individu est instruit à la vie.

La simple multiplication des livres d'apprentissage pour enfantsest une preuve de l'importance de ce dernier.

Ainsi peut-on penser au précurseur de cette « mode », Rousseau quidans l'Emile nous présente un traité d'éducation et plus encore un traité sur l'art de former les hommes d'où on peuttirer cette très belle phrase « vivre est le métier que je veux lui apprendre » et qui rejoint parfaitement l'idée que laconduite de la vie n'est jamais un phénomène inné mais acquis avec une éducation comme c'est le cas pour l'art devivre.

Pourquoi alors vouloir séparer ces deux conduites ; chacune d'elle est nécessaire à la vie humaine tout enétant difficile à réaliser. Attardons nous un instant sur la recherche du bonheur qui semble sous-tendre l'art de vie.

Si les philosophiesantiques ont cru à une joie éternelle sur terre, le catholicisme et les philosophes modernes ont eux écartés cetteidée jugée utopiste.

En effet le christianisme a apporté une conception pessimiste de la vie terrienne en l'assimilantà la vie terrestre l'idée de malheurs et de souffrance, le salut et l'espérance n'existant que dans l'au delà.

Plusencore, la réflexion moderne a souligné la réalité d'un bonheur transitoire, de moments de joie périodiques et nondurables.

Il est surtout indispensable de comprendre qu'on ne trouve la félicité qu'en ne la cherchant pas.. »

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