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Ariel Sharon, la revanche d'un baroudeur

Publié le 17/01/2022

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6 février 2001 DIEU sait qu'il l'a voulu, ce poste de premier ministre ! Mais Ariel Sharon appartient à ces générations malchanceuses dont le soleil fut trop longtemps caché par ses illustres aînés. Trop jeune pour pouvoir prétendre aux premiers rôles lorsque, dans les années 1950, la gauche et David Ben Gourion gouvernaient, il dut s'effacer au profit d'anciens plus prestigieux lorsque vint le tour de la droite, que ce fils de la famille travailliste avait finalement ralliée. Et lorsque sa génération, celle des premiers sabras nés au kibboutz, commença à remplacer les vieux idéologues issus des shtetels de Pologne et de Russie, ce fut un autre, Itzhak Rabin, qui en devint le meilleur représentant. Après l'élection, en 1996, de Benyamin Nétanyahou, dit « Bibi », puis après celle d'Ehoud Barak, en 1999, tous deux nés quinze bonnes années après Ariel Sharon, le saut générationnel paraissait acquis. Personne, y compris Benyamin Nétanyahou, qui assurait volontiers qu'Ariel Sharon avait son avenir « derrière lui », ne pensait revoir aux commandes du pays un dirigeant d'hier. Erreur. Servi par une phénoménale obstination, un sens tactique bien aiguisé et, aussi, beaucoup de cette chance qui l'a toujours accompagné, Ariel Sharon sera, selon toute vraisemblance, le prochain premier ministre d'Israël. Incontournable Ariel Sharon ! « Bibi » ne l'aimait guère, mais lorsqu'il le nomma ministre des affaires étrangères, en octobre 1998, la droite était orpheline d'une vision politique. Elu contre Shimon Pérès et le processus d'Oslo, M. Nétanyahou n'avait pu éviter de s'y laisser entraîner, suscitant le trouble dans sa majorité. Promouvoir Sharon, pensa-t-il, serait une bonne façon de la ressouder. Son passé militaire, ses discours nationalistes et sa vigoureuse politique de colonisation ne pouvaient que calmer la partie la plus inquiète de sa coalition. Chargé des infrastructures nationales, Ariel Sharon, qui allait répétant qu'il ne serrerait jamais la main du « terroriste » Arafat, se vit brusquement catapulté ministre des affaires étrangères. Beaucoup pensaient alors que, pragmatique, il saurait faire la part du feu et composer avec les Palestiniens. Le nouveau ministre n'avait-il pas, en avril 1982, expulsé par la force les colons de Yamit, qui s'opposaient à la restitution du Sinaï à l'Egypte ? C'est de la même ambiguïté qu'il bénéficie aujourd'hui. Pour les uns, « Jekyll » Sharon est la garantie que le rêve d'« Eretz Israel » ne sera pas bradé ; les autres, inquiets d'une Intifada dont ils ne comprennent pas la violence, espèrent que Sharon « Hyde » saura imposer aux Palestiniens le retour au calme et l'accord qu'Ehoud Barak n'est pas parvenu à conclure. Ceux qui, mauvais augures à la mémoire longue, prédisent une catastrophe sont aujourd'hui une minorité sans écho. Ariel Sharon, né Ariel Scheinerman (« bel homme », en yiddish) voit le jour en 1928, à Kfar Malal, village coopératif situé non loin de la ville de Kfar Saba, au nord de Tel Aviv. Suivant la tradition de l'époque, le fils hébraïsera plus tard son nom en Sharon. Venue de Brest Litovsk, en Union soviétique, la famille Scheinerman est arrivée en Palestine en 1922. Le jeune Ariel a à peine dix-sept ans lorsqu'il s'engage dans une unité de la police chargée d'assurer la protection des points de peuplement juif. Ensuite, tout se passera pour lui comme pour des milliers de ses semblables : dès 1947, il fait le coup de feu contre les Palestiniens qui refusent le plan de partage voté par les Nations unies, puis, jeune lieutenant, il combat contre les armées arabes coalisées qui, le 15 mai 1948, ont déclaré la guerre au nouvel Etat juif. Blessé durant l'attaque infructueuse de la forteresse de Latroun, on le retrouve commandant de compagnie en 1949, après l'armistice ; un an plus tard, il commande la brigade Golani, dans le nord d'Israël. Officier de renseignement, il entame en 1952 des études d'histoire et d'orientalisme à l'Université hébraïque de Jérusalem. C'est là qu'en 1953 l'état-major vient le chercher pour créer la fameuse unité 101. Les temps sont en effet rudes pour le jeune Etat juif qui fait face aux infiltrations sanglantes des groupes de fedayins. Couverte aux plus hauts niveaux, l'unité 101 sera chargée de mener des actions de représailles derrière les lignes ennemies. Baroudeur opérant à la marge, chef militaire sachant insuffler à ses hommes une fantastique volonté de combat, Ariel Sharon sera, à tout jamais, marqué par l'expérience. Là est née sa réputation de forte tête ne chipotant pas toujours sur les moyens ni sur les méthodes. En août 1953, le commando lance son premier raid contre un camp de réfugiés de la bande de Gaza. On relèvera dix-neuf victimes. Deux mois plus tard, c'est le village cisjordanien de Kibya qui est attaqué en représailles à un attentat qui a coûté la vie à une femme et à ses deux enfants. L'expédition tourne au carnage : soixante-neuf personnes, dont cinquante civils, sont tués, dynamités dans leurs maisons. Cette fois, les Nations unies protestent et l'opinion publique israélienne s'interroge. L'affaire, cependant, ne gênera pas la carrière d'Ariel Sharon, qui deviendra, un an plus tard, commandant du célèbre bataillon parachutiste 890, dans lequel l'unité 101 s'est finalement fondue. Représailles et contre-représailles se succèdent en Jordanie, en Syrie et en Egypte. « Comme à Kibya, écrira le journaliste israélien Uzi Benziman dans son livre significativement titré Sharon, un César israélien, plusieurs de ces missions prirent une proportion inattendue, surprenant le gouvernement et l'armée, qui les avaient pourtant autorisées. » Survient la guerre de 1956 où Israéliens, Français et Britanniques tentent de chasser du pouvoir le colonel Gamal Abdel Nasser, qui vient de nationaliser le canal de Suez. A la tête de sa brigade parachutiste, Ariel Sharon, sans attendre les ordres, s'est enfoncé dans le désert du Sinaï, s'emparant, après une sanglante bataille, de la passe de Mitla. Une fois de plus, l'initiative suscitera les remarques acerbes de plusieurs de ses officiers, dont le futur général et chef d'état-major Motta Gur, qui lui reproche d'avoir outrepassé les ordres et engagé son unité dans une opération inutile et coûteuse. En 1967, durant la guerre de six jours, il commande la brigade parachutiste dans le Sinaï. Deux ans plus tard, il est général de division, commandant du secteur sud, chargé du maintien de l'ordre dans la bande de Gaza. Il y matera l'agitation palestinienne avec brutalité, efficacité et en essuyant, une fois de plus, quelques vives critiques. Sa carrière militaire s'arrête presque là. L'institution, qui digère mal un tel officier, a tout fait pour l'empêcher de devenir chef d'état-major. Dépité, Ariel Sharon quitte le service actif et se lance en politique, créant, avec un autre transfuge de la gauche, le général et futur président Ezer Weizman, le Likoud, qui rassemblera une droite éclatée. Mais la guerre du Kippour, en octobre 1973, le renvoie à nouveau dans le Sinaï, où il traverse avec sa division blindée le canal de Suez et encercle la 3e armée égyptienne. L'action, qualifiée de brillante par tous les spécialistes, renverse le cours de la bataille. Mais, celle-ci terminée, Ariel Sharon se retrouve, comme toujours, impliqué dans une dispute avec ses pairs, qui lui reprochent ses initiatives. Qu'importe. Cette fois, il se lance définitivement en politique et devient ministre de l'agriculture en même temps que président du tout récent comité ministériel pour la colonisation, lorsque, le 17 mai 1977, le chef du Likoud, Menahem Begin, prend la direction du pays. Sous sa houlette, soixante-quatre nouvelles colonies viendront s'ajouter à la vingtaine d'implantations créées par les travaillistes au cours des dix années précédentes. EN 1981, Ariel Sharon devient ministre de la défense, justifiant la prédiction de son supporter le plus fidèle, le journaliste Ouri Dan, qui avait prophétisé : « Ceux qui n'ont pas voulu de Sharon en chef d'état-major le retrouveront en ministre de la défense. » Le nouveau ministre ne perd guère de temps et ordonne à l'état-major de préparer un plan d'invasion du Liban. Officiellement, il s'agit d'empêcher les attaques des fedayins palestiniens lancées depuis le pays du Cèdre. Mais l'objectif final, demeuré secret, est bien plus ambitieux : détruire les infrastructures de l'OLP, la chasser du Liban et installer à Beyrouth un gouvernement dirigé par les chrétiens maronites de Béchir Gemayel qui, Ariel Sharon en est convaincu, signera ensuite un traité de paix avec Israël. Le premier prétexte sera le bon. Le 3 juin 1982, l'ambassadeur israélien à Londres est grièvement blessé dans un attentat commis par le groupe Abou Nidal. Le lendemain, Israël bombarde les bases de l'OLP à Beyrouth, laquelle répond en bombardant à son tour les villages de la Galilée. Le 5 juin, après un rapport lénifiant d'Ariel Sharon, le gouvernement israélien donne son feu vert à l'opération « Paix en Galilée ». Tout sera réglé en quarante-huit heures, pensent les ministres, à qui Ariel Sharon a assuré que les troupes n'avanceront pas au-delà de 40 kilomètres. Le 6 juin à l'aube, les premières unités blindées de Tsahal pénètrent au Liban. Deux jours plus tard, alors qu'il n'est toujours question que d'une opération limitée, les avant-gardes parachutistes sont déjà aux portes de Beyrouth. Déjouant la méfiance de ses collègues et profitant de la maladie de Menahem Begin, Ariel Sharon, une fois de plus, a berné tout le monde. Et s'il n'a pas outrepassé les ordres c'est que, cette fois, c'est lui qui les donne. Il faudra à l'armée israélienne dix semaines de siège pour que, le 30 août 1982, protégés par une médiation internationale où la France joue son rôle, les hommes d'Arafat quittent Beyrouth pour Tunis. Une semaine auparavant, Béchir Gemayel est devenu président de la République. Les députés libanais qui l'ont élu ont été transportés un à un sur le lieu du vote par des unités israéliennes. Israël vient de mettre le doigt dans un engrenage dont il ne ressortira que dix-huit ans plus tard. Béchir Gémayel, en effet, est assassiné le 14 septembre 1982 ; aussitôt, les forces israéliennes reçoivent l'ordre d'entrer dans Beyrouth-Ouest, le quartier musulman, afin d' « y maintenir l'ordre ». Les troupes phalangistes du président assassiné participeront aux combats à côté de leur allié, procédant notamment au « nettoyage » des camps de Sabra et Chatila, où de nombreux « terroristes », dit-on, sont réfugiés. Tout cela est décidé à l'initiative ou en accord avec Ariel Sharon, qui, le 15 septembre, vient inspecter à Beyrouth les avant-postes israéliens et rencontrer les responsables phalangistes. Malgré les mises en garde de plusieurs officiers de Tsahal qui redoutent le pire, les phalangistes, ivres de revanche, pénètrent le lendemain dans les camps. Le massacre commence immédiatement. D'un toit voisin, l'état-major israélien, qui fait mine de penser qu'il ne s'agit que d'une classique opération militaire, reçoit des comptes rendus par radio et comprend vite ce qui se joue. On discute, on envoie des rapports, mais on n'intervient pas. A un moment, les assaillants, pris sous le feu de quelques combattants palestiniens, demanderont de la lumière. Aussitôt, les fusées éclairantes israéliennes la leur pourvoiront. Il y aura - les chiffres n'ont jamais été certifiés - entre 800 et 2 000 morts. En Israël, l'émotion est énorme. Une commission d'enquête placée sous l'autorité du président de la Cour suprême, Yitzhak Kahane, est nommée. Au terme de quatre mois de travaux, elle estimera que « le ministre de la défense porte une responsabilité personnelle » dans les massacres et qu'il convient qu'il « tire les conclusions personnelles qui découlent de la manière dont il a manqué aux devoirs de sa charge ». En clair : qu'il démissionne. S'il n'obtempère pas, rappelle les commissaires, la Loi fondamentale donne au premier ministre le droit de « limoger un ministre ». Quelques jours plus tard, Ariel Sharon quitte le ministère de la défense. Mais il demeure ministre sans portefeuille et devient membre du conseil ministériel de défense chargé, entre autres... de définir les grandes lignes de la politique israélienne à propos du Liban. Désormais, il ne quittera quasiment plus la scène, devenant successivement ministre de l'industrie et du commerce, du logement et de la construction, des infrastructures, des affaires étrangères. A chacun de ces postes, partisan de la colonisation et adversaire d'un Etat palestinien qui, pour lui, existe déjà en Jordanie, il a fidèlement servi ses convictions. L'hebdomadaire Kol Ha'ïr rappelait récemment qu'au gouvernement Ariel Sharon avait voté contre la paix avec l'Egypte en 1979, et contre le retrait partiel du Liban en 1985 ; qu'il s'était prononcé contre la conférence de Madrid en 1991, contre les accords d'Oslo en 1993, contre la paix avec la Jordanie en 1994, contre l'accord d'Hébron, qui, en 1997, mit partiellement fin à l'occupation israélienne de la ville. Il aurait pu aussi rappeler que, le 28 septembre 2000, fidèle à ses manières, le chef du Likoud avait allumé sur le mont du Temple, esplanade des Mosquées, la mèche qui donna le prétexte à la seconde Intifada et l'occasion de s'installer, enfin, dans le fauteuil d'un premier ministre.
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« proportion inattendue, surprenant le gouvernement et l'armée, qui les avaient pourtant autorisées.

» Survient la guerre de 1956 oùIsraéliens, Français et Britanniques tentent de chasser du pouvoir le colonel Gamal Abdel Nasser, qui vient de nationaliser lecanal de Suez.

A la tête de sa brigade parachutiste, Ariel Sharon, sans attendre les ordres, s'est enfoncé dans le désert du Sinaï,s'emparant, après une sanglante bataille, de la passe de Mitla.

Une fois de plus, l'initiative suscitera les remarques acerbes deplusieurs de ses officiers, dont le futur général et chef d'état-major Motta Gur, qui lui reproche d'avoir outrepassé les ordres etengagé son unité dans une opération inutile et coûteuse. En 1967, durant la guerre de six jours, il commande la brigade parachutiste dans le Sinaï.

Deux ans plus tard, il est général dedivision, commandant du secteur sud, chargé du maintien de l'ordre dans la bande de Gaza.

Il y matera l'agitation palestinienneavec brutalité, efficacité et en essuyant, une fois de plus, quelques vives critiques. Sa carrière militaire s'arrête presque là.

L'institution, qui digère mal un tel officier, a tout fait pour l'empêcher de devenir chefd'état-major.

Dépité, Ariel Sharon quitte le service actif et se lance en politique, créant, avec un autre transfuge de la gauche, legénéral et futur président Ezer Weizman, le Likoud, qui rassemblera une droite éclatée.

Mais la guerre du Kippour, en octobre1973, le renvoie à nouveau dans le Sinaï, où il traverse avec sa division blindée le canal de Suez et encercle la 3e arméeégyptienne.

L'action, qualifiée de brillante par tous les spécialistes, renverse le cours de la bataille.

Mais, celle-ci terminée, ArielSharon se retrouve, comme toujours, impliqué dans une dispute avec ses pairs, qui lui reprochent ses initiatives. Qu'importe.

Cette fois, il se lance définitivement en politique et devient ministre de l'agriculture en même temps que président dutout récent comité ministériel pour la colonisation, lorsque, le 17 mai 1977, le chef du Likoud, Menahem Begin, prend la directiondu pays.

Sous sa houlette, soixante-quatre nouvelles colonies viendront s'ajouter à la vingtaine d'implantations créées par lestravaillistes au cours des dix années précédentes. EN 1981, Ariel Sharon devient ministre de la défense, justifiant la prédiction de son supporter le plus fidèle, le journaliste OuriDan, qui avait prophétisé : « Ceux qui n'ont pas voulu de Sharon en chef d'état-major le retrouveront en ministre de la défense.

» Le nouveau ministre ne perd guère de temps et ordonne à l'état-major de préparer un plan d'invasion du Liban.

Officiellement,il s'agit d'empêcher les attaques des fedayins palestiniens lancées depuis le pays du Cèdre.

Mais l'objectif final, demeuré secret,est bien plus ambitieux : détruire les infrastructures de l'OLP, la chasser du Liban et installer à Beyrouth un gouvernement dirigépar les chrétiens maronites de Béchir Gemayel qui, Ariel Sharon en est convaincu, signera ensuite un traité de paix avec Israël. Le premier prétexte sera le bon.

Le 3 juin 1982, l'ambassadeur israélien à Londres est grièvement blessé dans un attentatcommis par le groupe Abou Nidal.

Le lendemain, Israël bombarde les bases de l'OLP à Beyrouth, laquelle répond enbombardant à son tour les villages de la Galilée.

Le 5 juin, après un rapport lénifiant d'Ariel Sharon, le gouvernement israéliendonne son feu vert à l'opération « Paix en Galilée ».

Tout sera réglé en quarante-huit heures, pensent les ministres, à qui ArielSharon a assuré que les troupes n'avanceront pas au-delà de 40 kilomètres. Le 6 juin à l'aube, les premières unités blindées de Tsahal pénètrent au Liban.

Deux jours plus tard, alors qu'il n'est toujoursquestion que d'une opération limitée, les avant-gardes parachutistes sont déjà aux portes de Beyrouth.

Déjouant la méfiance deses collègues et profitant de la maladie de Menahem Begin, Ariel Sharon, une fois de plus, a berné tout le monde.

Et s'il n'a pasoutrepassé les ordres c'est que, cette fois, c'est lui qui les donne.

Il faudra à l'armée israélienne dix semaines de siège pour que, le30 août 1982, protégés par une médiation internationale où la France joue son rôle, les hommes d'Arafat quittent Beyrouth pourTunis.

Une semaine auparavant, Béchir Gemayel est devenu président de la République.

Les députés libanais qui l'ont élu ont ététransportés un à un sur le lieu du vote par des unités israéliennes. Israël vient de mettre le doigt dans un engrenage dont il ne ressortira que dix-huit ans plus tard.

Béchir Gémayel, en effet, estassassiné le 14 septembre 1982 ; aussitôt, les forces israéliennes reçoivent l'ordre d'entrer dans Beyrouth-Ouest, le quartiermusulman, afin d' « y maintenir l'ordre ».

Les troupes phalangistes du président assassiné participeront aux combats à côté de leurallié, procédant notamment au « nettoyage » des camps de Sabra et Chatila, où de nombreux « terroristes », dit-on, sont réfugiés.Tout cela est décidé à l'initiative ou en accord avec Ariel Sharon, qui, le 15 septembre, vient inspecter à Beyrouth les avant-postes israéliens et rencontrer les responsables phalangistes. Malgré les mises en garde de plusieurs officiers de Tsahal qui redoutent le pire, les phalangistes, ivres de revanche, pénètrent lelendemain dans les camps.

Le massacre commence immédiatement.

D'un toit voisin, l'état-major israélien, qui fait mine de penserqu'il ne s'agit que d'une classique opération militaire, reçoit des comptes rendus par radio et comprend vite ce qui se joue.

Ondiscute, on envoie des rapports, mais on n'intervient pas.

A un moment, les assaillants, pris sous le feu de quelques combattantspalestiniens, demanderont de la lumière.

Aussitôt, les fusées éclairantes israéliennes la leur pourvoiront.

Il y aura - les chiffres. »

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