analyse le petit déjeuner sur l'herbe

« persuader son interlocuteur) et que leurs regards se croisent, ne prêtant aucune attention à cette femme qui s'exhibe de la sorte.

Cette juxtaposition de corps nus (ou à demi nus) et d'autres habillés selon la mode de l'époque renvoie à une scène réaliste et choque le public. Le réalisme est encore accentué par les modèles masculins dont on sait qu'il s'agit de Gustave Manet, frère aîné du peintre, et de Ferdinand Leenhof, son futur beau-frère.

Il ne s'agit donc pas de thèmes tirés du mythe. C'est une nouveauté. Enfin, il faut noter que Manet traite le paysage avec beaucoup de désinvolture.

Ce qui choque alors c'est le contraste brutal entre les personnages et le fond..

A partir de la femme dans l'eau, le paysage n'est plus minutieusement peint, il reste seulement des taches qui paraissent floues et qui s'opposent à la pureté des lignes et des motifs classiques.

Ces taches de lumière dans le sous-bois sont en effet posées par touches larges et n'ont pas ce caractère de finition auxquels les paysages classiques ont habitué le public.

On dirait que Manet a négligé ce fond pour ne s'intéresser qu'aux oppositions de couleurs et de masses. La femme en arrière-plan semble faire partie d'un autre monde, elle qui flotte dans la toile, mais il faut remarquer que la pureté (l'eau et la blancheur) qui est censée être liée à ce thème est mal traitée ( exprès ou pas ?) par notre peintre qui a délibérément sali la chair et le blanc de la tunique.. »