Devoir de Philosophie

Accomplir tous ses désirs , est-ce une bonne règle de vie ?

Publié le 23/04/2011

Extrait du document

     Dans notre société de consommation, le désir est roi. Ou bien plutôt les multiples désirs que suscitent un efficace bombardement médiatique : être bien, aujourd'hui, passe par de nombreuses acquisitions, et les multiples facilités de paiement qui nous sont proposées ne font qu'attiser les tentations. Les contraintes, les obligations sont passées sous silence. Les personnes en situation de sur-endettement sont de plus en plus nombreuses et illustrent à leur manière le piège que constitue un désir sans freins. Accomplir tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie ? A voir nos propres comportements, la réponse semble positive ! Et il est vrai que le désir occupe à juste titre un rôle central dans nos vies, dont il est le premier moteur. Mais qu'est-ce qu'une règle ? Un principe doté d'un caractère obligatoire et qui doit être appliqué sans exception. Une bonne règle de vie doit favoriser cette dernière en l'organisant et non la rendre impossible. Or, le désir se révèle comme une puissance irrationnelle qui, laissée seule avec elle-même, produit des contradictions. Le désir doit lui-même être régulé pour rester viable. Il apparaît alors nécessaire de déterminer sa vie selon d'autres référents.   

« le désir, mais de le régler.

Le désir est l'essence même de la vie et ne peut donc pas la régler.

Mais peut-être querégler le désir, c'est régler la vie elle-même. Pour la pensée antique, le négatif du désir réside dans la démesure.

Il faut empêcher sa domination.

Les épicuriensrecommandent de distinguer les désirs nécessaires des désirs contingents, et parmi ceux-ci ceux que l'on peutraisonnablement satisfaire.

Il s'agit alors de calculer le degré de plaisir que nous pouvons attendre de leursatisfaction ou de leur frustration.

Les stoïciens, quand à eux, font résider le bonheur dans l'accord entre nos désirset l'ordre du monde.

Plutôt que de les confronter à l'ordre nécessaire et rationnel de la nature, nous devonsréorienter nos désirs selon cet ordre afin d'atteindre l'harmonie.

Descartes est dans cette ligne lorsqu'il écrit : "laplus élémentaire des sagesses consiste plutôt à changer nos désirs plutôt que l'ordre du monde".

Il s'agit de réglernos désirs selon une instance supérieure.Cette instance peut être l'ordre du monde.

Notre existence dépend de lui et nous devons en tenir compte.

Nosdésirs s'expriment au sein de cet ordre.

Aujourd'hui, le pouvoir que nous tirons de la technique nous permet d'agirsur cet ordre même.

Ce qui ne veut pas dire que nous le maîtrisions.

Notre dépendance reste entière.

Ainsi, la bio-éthique se propose de définir les limites de notre action sur le vivant.

Le sens même de toute morale est deréglementer notre action afin de garantir sa viabilité.

Kant peut donc écrire qu'un commandement moral doit pouvoirêtre universalisé sans contradiction.Nos désirs s'expriment dans le contexte d'une vie collective : une bonne règle de vie se définit donc également parrapport à ce contexte.

Nos désirs entreront nécessairement en conflit avec les désirs des personnes qui nousentourent, et même avec ceux des personnes qui nous succèderont sur cette planète (c'est l'un des sens de cetteresponsabilité planétaire que l'on tente de promouvoir à l'heure des inquiétudes écologiques).

Une règle supérieure àcelle des désirs doit nous amener à retarder leur satisfaction, voire y renoncer, dans l'intérêt général qui est aussi lenotre.

Le phénomène de la sublimation décrit par Freud représente d'ailleurs la possibilité de transformer un désirimmoral ou antisocial afin de lui donner un objet plus élevé et acceptable.

Si le désir est le moteur de notreévolution, les limites que la société lui oppose sont la condition d'une évolution positive, d'une véritablehumanisation.On doit d'ailleurs s'interroger sur le rôle paradoxal que jouent les interdits par rapport au désir.

Nous désirons plusfortement ce qui nous est interdit que ce qui est à notre portée et à la portée de n'importe qui.

La conscience del'interdit peut donc être la possibilité pour le désir d'atteindre une démesure.

Mais d'autre part, la conscience del'interdit nous place devant un choix qui ne se poserait pas pour celui qui fait de son désir l'unique règle de sa vie.L'interdit, en ce sens, est la condition même de notre liberté.

Il fait de nous des êtres moraux.

Si nous étions purdésir ou pur instinct, aucune règle de vie ne nous serait accessible. Ainsi, satisfaire tous ses désirs ne saurait à être une bonne règle de vie et ne saurait d'ailleurs être, à proprementparler, une règle de vie, si ce n'est d'une vie déréglée.

Avoir une règle de vie suppose une dimension rationnelle etmorale qui se trouverait supprimée si le désir nous dominait.

Certes une bonne règle de vie doit permettre notrebien-être, mais celui-ci dépend moins de la satisfaction de nos désirs que de notre capacité à les gérer.

D'autresréférences que le désir sont nécessaires pour définir une bonne règle de vie.

Nos désirs sont d'ailleurs pour une partcontingents : ils dépendent de notre éducation, du milieu où l'on vit.

Or, une bonne règle de vie doit avoir unevaleur universelle.

Seule l'étude de la nature humaine, en relation avec le monde où nous vivons, permet de définirune bonne règle de vie.

Nous adoptons le plus souvent les règles que la société nous imposent et qui sont trèsrelatives.

La place actuelle et primordiale de nos désirs dans les comportements contemporaines n'est qu'un exemplede cette relativité. Sujet désiré en échange : machiavel : le prince et la vertu. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles