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A une passante de Baudelaire (fiche pour l'oral de l'EAF)

Publié le 20/06/2012

Extrait du document

baudelaire

 
 
 
Les gens que l'on rencontre = source d'inspiration pour le poète
ð Forme du poème : sonnet /alexandrin
ð Groupe de personnes qu'il à rencontrer dans sa vie regroupé dans un « tableau parisien «
ð Dans le quatrain : description de la femme , du cadre , de lui-même , imparfait passé simple
ð Passé simple + présent dans les tercets => réflexion du poète
ð Portrait de la femme en mouvement
 
Il s'agit d'un sonnet de Baudelaire extrait des Fleurs du Mal parues en 1857. Dans cette partie du recueil, intitulée « Tableaux parisiens « (1861), le poète peint des scènes de la vie quotidienne, scènes prises sur le vif et d'autant plus fortes que Baudelaire en saisit la soudaineté.
Dans le poème « À une passante «, il évoque une rencontre aussi inattendue que violente. Il propose par ailleurs l'image d'une femme à la fois belle et mystérieuse, qu'il aperçoit de manière éphémère. Enfin, il voue cette relation amoureuse à l'échec avant même qu'elle ait pu commencer.


baudelaire

« 2) Une femme mystérieuse et duelleð Pour une part, le charme de cette passante tient sans doute au mystère qui l'entoure.

En effet, ni le titre du sonnet ni le poème lui-même ne donnent d'indicationsprécises sur l'identité de cette femme.

On remarque d'ailleurs l'utilisation que Baudelaire fait des articles indéfinis : « À une passante », « Une femme » (v.

3).

Qui plus est,le poète se contente de la voir et de la décrire mais il ignore tout de cette femme.ð Ainsi apparaît-elle « en grand deuil » (v.

2) sans que le poète puisse témoigner de son histoire ð De même, la fin du sonnet laisse une grande part d'incertitude quant audevenir de cette femme : « Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? » (v.

11), « j'ignore où tu fuis » (v.

13).ð En outre, le mystère et le trouble suscités par cette passante sont renforcés par la dualité de sa personnalité sur laquelle Baudelaire insiste.ð d'une part la « douceur qui fascine » et d'autre part « le plaisir qui tue » (v.

8).

La proximité de ces expressions oxymoriques réunies dans un même vers exacerbent lecontraste ð Cette forte contradiction qui définit souvent la femme dans l'univers baudelairien est reprise dans l'évocation de son « oeil » (v.

7) par la métaphore céleste :« ciel livide où germe l'ouragan » (v.

7).ð Grâce à cette image, le poète met en relief une violence terrible et destructrice dissimulée sous une apparente quiétude.

Baudelaire montre donc l'extraordinaire pouvoirde vie et de mort de la femme, notamment dans le vers suivant : « Dont le regard m'a fait soudainement renaître » (v.

10).

Ce seul instant semble l'avoir profondémentbouleversé et fait sortir de sa léthargie.

III.

UN ÉCHEC AMOUREUX « PROGRAMMÉ » 1) A.

Mouvement et immobilitéð Cette rencontre amoureuse semble vouée à l'échec avant même d'avoir pu commencer.

En effet, le titre lui-même : « À une passante » évoque déjà une impossiblecommunication.ð Il suggère avant tout le caractère bref et éphémère de cette rencontre ; la femme ne fait que passer, elle ne s'arrêtera pas.

C'est pourquoi le verbe passer est repris dansle premier quatrain : « Une femme passa » (v.

3), faisant directement écho au titre de ce sonnet.ð De plus, la disparition inéluctable de la passante est soulignée par l'idée de fuite mentionnée à deux reprises : « Fugitive beauté » (v.

9), « tu fuis » (v.

13).ð deux constantes opposent tout au long du sonnet le poète et la femme qu'il observe.

En effet, tandis que la « passante » est, comme son nom l'indique, caractérisée parle mouvement, le poète lui, est condamné à l'immobilité : « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant » (v.

6).ð Les adjectifs « crispé » et « extravagant », plutôt péjoratifs ici, trahissent l'état de tension interne du poète, incapable de rien faire.

2) Le poids de la fatalitéð Si dans les deux quatrains, Baudelaire parle de la passante à la troisième personne du singulier, dans les deux tercets au contraire, il emploie la deuxième personne dusingulier, comme s'il s'adressait directement à cette passante : « Ne te verrai-je plus » (v.

11), « tu fuis » (v.

13), « tu ne sais » (v.

13), « ô toi » (v.

14).ð Or, son discours est finalement tourné vers lui-même et ne trouve aucune réponse auprès de la femme à laquelle il est destiné.

Il se livre en quelque sorte à uneintrospection qui s'achève sur un constat d'échec.ð D'ailleurs, plus que le récit quasi anecdotique du début, la fin du sonnet prend une dimension symbolique.

Elle montre la présence d'une fatalité contre laquelle le poètene peut pas lutter.

On relève ainsi dans le dernier tercet de multiples phrases exclamatives qui soulignent le destin tragique des êtres qui ne se rencontreront jamaisvraiment : « Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! » (v.

12).ð Elles mettent aussi en évidence le pessimisme de Baudelaire et son amertume : « Ô toi que j'eusse aimée, ô toi, qui le savais ! » (v.

14).ð Le conditionnel passé du dernier vers, de même que le parallélisme de la construction et l'égalité des deux hémistiches, marquent le désespoir du poète, sa lucidité surune triste condition humaine.

CONCLUSION Dans ce sonnet, Baudelaire exprime des sentiments violents, poussés à leur paroxysme.

D'abord, c'est un contexte agressif et bruyant qui est le cadre d'une rencontreamoureuse qui s'avère très décevante et frustrante pour le poète.

Ephémère et inattendue, elle est vouée à l'échec avant même d'avoir pu se construire.

Confronté à uneimage de la femme à la fois séductrice et destructrice dont il souligne la contradiction intrinsèque, le poète est renvoyé à son propre échec.

C'est alors l'occasion pour lui depeindre une allégorie de la condition humaine dont il traduit la solitude et la vanité.

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