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A l'aide d'exemples empruntés à vos lectures personnelles, commentez cette phrase de Jean COCTEAU : « Un beau livre, c'est celui qui sème à foison les points d'interrogation ».

Publié le 22/02/2012

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cocteau

■ La lecture :    — sa place dans la vie de l'esprit,    — elle est « au seuil de la vie spirituelle « (Proust).    ■ Le lecteur : « Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es « (Mauriac) ; mais aussi : ... « mais je te connaîtrai mieux si tu me dis ce que tu relis « (Mauriac).    ■ Le livre : « Un livre a toujours été pour moi un ami, un consolateur éloquent et calme dont je ne voulais pas épuiser vite les ressources et que je gardais pour les grandes occasions « (G. Sand).   

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« à l'imagination. On attendrait plutôt un « bon » livre = valeur de perfectionnement.

Cf.

Maurois : « Le livre, c'est un moyen dedépassement.

Aucun homme n'a assez d'expérience personnelle pour bien comprendre les autres, ni pour bien secomprendre soi-même ». Mais en ce sens, « beau » est aussi valable et plus complet.

« Beau » parce qu'il enrichit, mais aussi parce qu'ilenthousiasme.

Les « points d'interrogation » « semés à foison » correspondent à un tempérament ardent et curieuxet cherchent à combler cette ardeur et cette curiosité. D'abord le livre peut représenter la Recherche (documentation, ouvrages de critique et d'esthétique.

Cf.

Qu'est ceque la littérature ? de Sartre ; étude des civilisations (Lévi-Strauss), études scientifiques, philosophiques,historiques, esthétiques, linguistiques.

Voilà un des ensembles de points d'interrogation.

On veut savoir, on cherchela Connaissance dans les livres (Attention simplement de ne pas y trouver seulement les connaissances !) Cf.

Vigny: « Je ne veux plus lire que les livres qui me font travailler.

Sur les autres ma pensée glisse comme une charrue surdu marbre ». Mais surtout la lecture bien faite doit inciter à la réflexion, à la méditation qui doivent en être les complémentsindispensables.

Aucun livre ne contient « la culture », mais pourtant elle se dégage des « beaux » livres pour qui sait leurdemander l'essentiel et se le demander après ou pendant leur lecture. Car une grande part reste au lecteur pour la constitution de la vie intellectuelle, spirituelle, à condition qu'il soit un« suffisant lecteur » (Montaigne), c'est-à-dire qu'il ne soit amais passif. Alors un livre est « beau », s'il ouvre de tels horizons (chaque phrase du livre peut faire réfléchir, cette réflexion enappelle une autre qui incite à chercher dans un autre livre qui sert alors de point de départ à une autre possibilité depensée et ainsi de suite...).

Cf.

Montaigne dans sa librairie (= bibliothèque) ; son utilisation des livres des Anciens,Sénèque, les Stoïciens..., à partir desquels sa pensée se constitue, évolue, cherche ailleurs ou d'autres points,s'enrichit, se transforme : «nous sommes en perpétuelle transformation et usance ». — Autre ex.

: la transformation que Pascal fait subir à la pensée de Montaigne = même point de départ, valeur decréation permanente. — De même Ionesco, venu en France pour faire une thèse sur Baudelaire et le problème de l'Angoisse et de la Mort,écrira plus tard Le Roi se Meurt... Conclusion Certes la lecture est moyen d'évasion et un des meilleurs ; elle nous permet de sortir de nous mêmes : — par là elle nous rapproche de nos semblables, — donc elle nous rend plus sociables et mieux préparés à la vie de société (sauf prise à l'excès). Mais surtout elle est excellente discipline d'esprit, éveilleur de conscience, « inquiéteur » (Gide). Un livre peut être bon ou beau, mais il faut un bon et beau lecteur, qui sache lire le texte, s'astreindre à pousserjusqu'au bout les conséquences d'une idée. Est-ce que « les meilleurs livres sont ceux que ceux qui les lisent croient qu'ils auraient pu faire » (Pascal) ? N'est-ce pas plutôt ceux qui lui permettent de discerner ce que sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même » (Proust) ? La lecture exige la complicité, l'accord livre/lecteur = « Tout homme qui sait lire a en lui le pouvoir de se magnifier,de multiplier ses modes d'existence, de rendre sa vie pleine, intéressante, significative » (Huxley).. »

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